REIMS QI GONG, Club de Qi Gong
    SOMMAIRE  |  COURS  |  STAGES  |  ASPECTS THEORIQUES | 
 |  TEXTES ANCIENS  | 
Ricoeur - Courts extraits

Philosophie de la volonté

On ne peut pousser bien loin la réflexion sur la durée sans l'éclairer par l'attention... L'indice d'activité de la durée est l'attention. L'attention est la succession conduite. En retour l'attention ne peut être comprise que comme art de changer d'objet, que comme mouvement du regard, bref comme une fonction de la durée. Durée et attention s'impliquent donc mutuellement.
{...]
Le signe de la subjectivité doit être cherché dans certains aspects du changement lui-même, dans les aspects dont nulle physique ne peut rendre compte, dans la forme même de la succession : à savoir que la succession peut être vécue sur le mode actif ou sur le mode passif. La succession présente la bipolarité fondamentale de l'existence humaine : elle est subie et conduite.
[...]
...l'intentionnalité plus vaste dans laquelle cet effort se perd n'est pas celle de l'agir, mais celle du connaître.



La connaissance enveloppe une certaine action et l'attention est à cet égard une espèce de l'effort ; les organes des sens sont des organes que je meus, je vois en regardant, j'entends en écoutant, je sens en inspirant, je touche en explorant, en palpant, en saisissant et en enveloppant. C'est par un effort diffus que je veille, c'est par un effort localisé que je n'accueille plus que forme peinte, musique ou odeur de rose. En tout cela on ne distingue point d'effet nouveau de l'effort qui est toujours de tenir en bride le peuple des muscles contre les actions de traverse de l'émotion et de l'habitude. Comme tout effort ténu, l'attention n'est pas un acte qui se termine à l'organe : elle ne s'aperçoit pas elle-même ; elle est traversée par la visée sur la chose, l'attention est attention à...
[...]
Il y a un moment où l'action s'efface devant le connaître et se fait sa servante, où l'effort se fait l'accueil du monde, ingénuité interrogative ; le faire arme le voir mais pour le rendre plus docile, plus disponible.


Propos sur l'interprétation des textes
Philosophie de la volonté, pp 232

L'unité vitale de certaines perceptions et de certaines actions est la véritable source des actions que l'homme sait faire sans les avoir apprises, c'est d'elle que dérive le pouvoir de régulation des images de mouvement. C'est au niveau de ces savoir-faire préformés que l'action du corps est inviscérée dans la connaissance du monde.









Devenir capable, être reconnu - Phénoménologie de l’homme capable

Il est possible d’établir une typologie des capacités de base, à la jointure de l’inné et de l’acquis. Ces pouvoirs de base constituent la première assise de l’humanité, au sens de l’humain opposé à l’inhumain. Le changement qui est un aspect de l’identité – des idées et des choses – revêt au niveau humain un aspect dramatique, qui est celui de l’histoire personnelle enchevêtrée dans les histoires innombrables de nos compagnons d’existence. L’identité personnelle est marquée par une temporalité qu’on peut dire constitutive. La personne est son histoire. Dans l’esquisse de typologie que je propose, je considère tour à tour la capacité de dire, celle d’agir, celle de raconter, à quoi j’ajoute, l’imputabilité et la promesse. Dans ce vaste panorama des capacités affirmées et assumées par l’agent humain, l’accent principal se déplace d’un pôle à première vue moralement neutre à un pôle explicitement moral où le sujet capable s’atteste comme sujet responsable. Quelques mots sur chacune de ces capacités pour pouvoir dire que il faut entendre une capacité plus spécifique que le don général du langage qui s’exprime dans la pluralité des langues avec chacune sa morphologie, son lexique, sa syntaxe, sa rhétorique.« Pouvoir dire », c’est produire spontanément un discours sensé. Dans le discours quelqu’un dit quelque chose à quelqu’un selon des règles communes. Dire quelque chose, c’est le sens sur quelque chose, c’est la référence à l’extralinguistique, à quelqu’un, c’est l’adresse, base de la conversation. Par « pouvoir agir », j'entends la capacité de produire des événements dans la société et la nature. Cette intervention transforme la notion d’événements, qui ne sont pas seulement ce qui arrive. Elle introduit la contingence humaine, l’incertitude et l’imprévisibilité dans le cours des choses.
Le « pouvoir raconter » occupe une place éminente parmi les capacités dans la mesure où les événements de toute origine ne deviennent lisibles et intelligibles que racontés dans des histoires de l’art millénaire de raconter des histoires, lorsqu’il est appliqué à soi-même, donne des récits de vie que l’histoire des historiens articule. La mise en récit marque une bifurcation dans l’identité elle-même – qui n’est plus seulement celle du même – et l’identité de soi qui intègre le changement comme péripétie. On peut parler dès lors d’une identité narrative c’est celle de l’intrigue du récit qui reste inachevé et ouvert sur la possibilité de raconter autrement et de se laisser raconter par les autres.
L’imputabilité constitue une capacité franchement morale. Un agent humain est tenu pour l’auteur véritable de ses actes, quelle que soit la force des causes organiques et physiques. Assumée par l’agent, elle le rend responsable, capable de s’attribuer une part des conséquences de l’action s’agissant d’un tort fait à autrui elle dispose à la réparation et à la sanction finale. La promesse est possible sur cette base le sujet s’engage dans sa parole et dit qu’il fera demain ce qu’il dit aujourd’hui la promesse limite l’imprévisibilité du futur, au risque de la trahison il engage ainsi la promesse de la promesse, celle de tenir sa parole, d’être fiable.


facebook

daoyinreims@gmail.com





03 26 83 87 27

Bons sentiments    Bref commentaire
  
























Zhong Yong