Extrait de L’école du réel
Rien de plus fragile que la faculté humaine d’admettre la réalité, d’accepter sans réserves l’impérieuse prérogative du réel. Cette faculté se trouve si souvent prise en défaut qu’il semble raisonnable d’imaginer qu’elle n’implique pas la reconnaissance d’un droit imprescriptible – celui du réel à être perçu – mais figure plutôt une sorte de tolérance, conditionnelle et provisoire. Tolérance que chacun peut suspendre à son gré, sitôt que les circonstances l’exigent : un peu comme les douanes qui peuvent décider du jour au lendemain que la bouteille d’alcool ou les dix paquets de cigarettes – tolérés jusqu’alors – ne passeront plus. Si les voyageurs abusent de la complaisance des douanes, celles-ci font montre de fermeté et annulent tout droit de passage. De même, le réel n’est admis que sous certaines conditions et seulement jusqu’à un certain point : s’il abuse et se montre déplaisant, la tolérance est suspendue. Un arrêt de perception met alors la conscience à l’abri de tout spectacle indésirable. Quant au réel, s’il insiste et tient absolument à être perçu, il pourra toujours aller se faire voir ailleurs.
Sur la bêtise
L’idée du bien et du mal est pour moi, comme le disait Spinoza, la principale sottise de l’espèce humaine
philosopher c’est apprendre à vivre. La philosophie, c’est le savoir-vivre dans tous les sens du terme
Propos sur la joie
Je sentais le secret des choses, je sentais le secret de l’être dans "Ainsi parlait Zarathoustra", de Nietzsche. Je savais tout… C’est la même impression que quand j’écoute certaines musiques : je sens la vérité sur toute chose. Nietzsche a ce mot admirable, et qui résume un peu toute sa philosophie – c’est un peu comme des versets bibliques, ou claudéliens - : "Je sais maintenant, j’ai enfin compris que la joie est plus profonde que la tristesse. C’est ma devise. Si je devais avoir un credo philosophique, ce serait celui-là."
La musique, à l’état pur, se résout à ce simple paradoxe d’être une forme libre, flottante ; originairement à la dérive, comme on le dirait d’une surface sans fond ou d’un vêtement sans corps”. (L’Objet singulier, Minuit, 1979).
Le choix des mots
Le réel et son doute
Le rééééééééééééééééééééééééééééééééel traite de l'idiotie
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