REIMS QI GONG, Club de Qi Gong
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Mickel Dufrenne (1910-1956) - Extraits - à l'usage des membres du club - Lectures dirigées

Phénoménologie de l'expérience esthétique

J'ai essayé de montrer que la perception esthétique culminait dans le sentiment, dans ce mode d'intentionnalité où la conscience se rassemble en quelque sorte et s'approfondit pour être toute entière accueillante et sensible et pour éprouver dans le perçu la plénitude et la profondeur d'un monde.
[...]
L'émotion de la peur n'est pas le sentiment de l'horrible. Elle est une certaine façon de réagir à l'horrible, lorsqu'il a été saisi comme un caractère du monde présent et de se débattre dans le monde de l'horrible.
De même la gaieté n'est pas le sentiment du comique mais la façon dont nous pénétrons dans le monde du comique et usons de lui
De même la terreur et la pitié ne sont pas le sentiment du tragique mais des réactions qui tiennent à la façon dont nous nous engageons dans le monde du tragique en nous associant au héros de la tragédie.
Peur, gaieté, pitié désignent des mouvements du sujet, en un sens large des émotions. Si l'on entend par là, non seulement des dérégulations mais d'abord des entreprises, des départs d'action, quelle que soit la suite, l'allure de cette action, tandis que le sentiment est connaissance, fût-ce cette connaissance éclair qui déclenche l'émotion et bientôt fait cercle avec elle.
Et, cette connaissance, réciproquement, est sentiment parce qu'elle n'est pas réfléchie et surtout parce qu'elle suppose une certaine disponibilité pour accueillir l'affectif, un certain engagement à l'égard du monde par quoi il n'est ni pensé, ni agi, mais précisément senti.
Ainsi le sentiment a une fonction noétique. Il révèle un monde, alors que l'émotion commente un monde déjà donné, soit pour le transformer magiquement comme dit Mr Sartre, et l'émotion est alors dérégulation, soit pour engager une action valable comme dit Mr Ricoeur.


Poétique, pour une philosophie non théologique

Il faut faire une place à une expérience de l’absence, l’expérience de l’objet perdu que suscite le désir. Déjà le besoin est l’épreuve d’un manque. Et cette expérience est fondamentale : la faim, la soif, la fatigue, même si elles peuvent s’apaiser, sont les épreuves qui constituent l’être au monde comme être de besoin, c’est-à-dire comme être séparé et que la séparation voue à la mort. Mais ce qui est éprouvé là, ce n’est pas que le monde soit rongé par l’absence, c’est qu’un objet ne soit pas disponible, et que le monde soit indifférent à notre détresse. L’expérience du désir est différente. […]
A la différence du besoin, le désir est insatiable : il ne s’accomplit jamais que partiellement. Et ce n’est pas parce qu’il n’a pas d’objet (parce qu’il appartiendrait à l’ordre du symbolique), c’est plutôt parce qu’il en a trop, ou qu’il attend trop de chaque objet : parce qu’il est rapport à l’impossible. Il n’est pas désir d’un objet déterminé, imaginaire ou réel, sinon par délégation ou par symbolisation, il est désir de tout, d’un autre monde, du monde de la plénitude originaire.


Le Poétique






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Bons sentiments
  
























Zhong Yong